Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
De Passages en Impasses
16 septembre 2012

04 janvier 2012 Bim bim bim, je me prends pleins

04 janvier 2012

Bim bim bim, je me prends pleins de coups, durs. Bleus, gris, rouge sang. Cauchemars à tue-tête, et chansons dans la tête. Plus facile. Je subis, le ventre, la tête. Cette violence envers moi. Ces sexes érigés vers cette petite fille, qui est. Moi. Je n'ai rien fait, j'ai juste tué mon frère. Alors. Bim, mon grand-père à poil. Mon oncle à poil. Mon père à poil. J'comprends plus rien.

Ouverture des yeux.

Noirs, grand noir, mes yeux sont aveugles? Sueurs, froid, sueur, pleurs. J'ai fait un cauchemar. Je vois ma grand-mère, au fond, elle m'observe. Je ne la vois pas, mais la devine, dans le noir, assise dans son fauteuil. Elle a le regard lourd de poids et de... je ne sais pas. Elle attend, ma mort, mon viol, à mon tour. Salope. Et ça me glace. Aie, rendort toi, oublie. Elle éteint la lumière. Et encore, je rêve. Cauchemars, j'ai peur. Mon frère meurt roué de coups, c'est moi, c'est moi qui l'ai tué. Il saigne, une plaie béante se forme au-dessus de ses yeux, mon Dieu. Je pleure, je ne veux pas voir ça, réveille-toi, réveille-moi. Je continue, je le frappe, je le frappe, jusqu'à être dans un bain de sang. Tout ça est de ma faute. Si on me viole aussi. C'est moi qui aie créé le jeu. Et je continue, je le frappe. Jusqu'à ce que je devienne folle. Ou presque, déjà folle.

Sursaut, sueurs, noir. Sursaut, deuxième, sueurs, en nage. J'halète.

Noir pesant.

 J'allume, personne dans la chambre. Non ma grand-mère n'est pas là, d’ailleurs laisse là, elle dort surement, tu as rêvé. Il n'est même pas minuit du 31, je suis seule dans cette chambre qui me rappelle cette enfance. Pourrie, gâtée.  Des nounours partout, j'y ai dormi. Une fois. Cette fois-là. Je me rendors, mais ça continue. Ma grand-mère, au fond dans son fauteuil, avec ses yeux de démon, éteint la lumière pour la seconde fois. Et pour la seconde fois, me replonge dans le cauchemar.

Inondation au cerveau, je suis coincée, perdue, noyée. Ma voiture se perd dans le noir et entre les arbres. Je me perds au volant. Comment est-ce possible?  Monstre qui sort de mon être, dépêche-toi. Sors vite de là pour me libérer. Je n'en peux plus, je pleure, parce que c'est la 5e fois que je le vois, lui. Ce château noir, symbole de ma folie. Je veux rentrer, je veux mon lit, je veux juste ses bras. Sauf que je ne me réveille pas cette fois, c'est la réalité. Je suis perdue, en voiture, perdue, il est 5h. Trois heures que je lutte contre l’évidence, je suis saoule. Fermaincourt, chevisy, Anbondant. Mais ou suis-je ? Je hurle, je pleure.  Comment en arriver là. Bourrée, au volant. Allons-y, et je cri, et je lui hurle dessus, le seul qui essaie de m'aider. Le seul qui s'inquiète de savoir. Pourquoi et où je suis. J'ai même quitté le département, j'suis plus là, j'suis dans un autre monde. Manon fait de la merde, je vous le dis, moi. Je tâtonne les routes comme je tâtonne à l'intérieur de moi-même pour savoir ce qui est déglingué. Je trace, une asymptote, une tangente ou ce qu'on veut. Je trace, je questionne mon smartphone, qui répond de manière confuse à l’image des questions que je lui pose. Et me rendors dans cette solitude qui me fait fondre en larmes. Pourquoi on m'a abandonnée?

Alors, il s'inquiète et c'est maintenant qu'on est venu à mon secours. Merci. Ce n'était pas un cauchemar. Je me réveille pourtant, le lendemain, dans un lit que je ne connais pas, à peine. Pleine de sueur, je l'emmerde, je le déglingue comme j'aimerais juste me déglinguer. Mais je n'ai pas réussi, à cause de lui, alors je le pourri. Je lui crache un venin sans nom, une peste sans pareil. Plus tard, Manon retrouvera la Raison, et on considèrera que Manon la Raison, n'a eu qu'un moment d'égarement, ça arrive non? Alors oui j'ai le droit d'être méchante. Alors j'ai le droit de le suicider. Oui. Parce que ça arrive, oui. Je vous emmerde. Et oui, vu que c'est le moment de l'exception, je serai celle-ci et vais me tirer une balle. Après tout, Manon la Raison n'a eu qu'un moment d'égarement, ça lui arrive jamais, allez, on lui pardonne. Tu peux. Microbes de mes deux, maladies de merde, toutes ces bactéries qui courent sur moi pour dresser mes poils de peur. Lâchez-moi. Je ne veux pas de ces maladies, je vous bouffe toutes entières, je vous merde. Je veux juste un couteau, et une plaie dans laquelle l'enfoncer. Je veux faire mal, blesser, tuer. Parce que je suis incapable de me faire putain de taire. Putain de tuer.

Tout ça pour dire, marre de me perdre. Dans cette abîme qui m'vide le crane et les yeux depuis quelques semaines. J'suis où ? Pourquoi le viol? Pourquoi le meurtre? Pourquoi j'ai mal au bide, toujours, et toujours des microbes partout dans moi? Pourquoi ils me bouffent tous petit à petit, me grignotent comme une confiserie? Prenez tout, la graisse, les poumons, le cœur... non laissez le moi, mais prenez le cerveau, je ne m'en sers pas, prenez aussi les yeux, les jambes, mes seins, ah non je n'en ai pas, mais mon cul, j'vous assure, des provisions pour un an entier. Mais laissez-moi, tranquille. Seule, avec ou sans cœur, merde. Rien à foutre. Lâchez-moi.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
De Passages en Impasses
Publicité
Publicité